Réensauvagement
Les éléphants sont des animaux sauvages qui, même en captivité, ne perdent pas leur instinct et peuvent relativement bien se réadapter à la vie sauvage. Un des projets soutenus par DEDH et mené sur le terrain par son partenaire, le Centre de Conservation des Éléphants, consiste à reformer des groupes d’éléphants socialement compatibles pour qu’ils puissent être relâchés dans une réserve naturelle et enrichir ainsi le réservoir génétique d’une population sauvage existante et moribonde.
La méthodologie est précise et la mise en place peut être longue. Ainsi, plusieurs années peuvent s’avérer nécessaires pour constituer un groupe d’individus s’appréciant, dans lequel émergera une matriarche, véritable leader de la harde. C’est elle qui emmènera le groupe sur les voies forestières à la recherche d’eau, de nourriture, de sel et le protégera des dangers. Les groupes d’éléphants sont habituellement composés de femelles adultes et de jeunes mâles et femelles. A la puberté, les éléphants mâles sont rejetés du groupe – principalement pour éviter la consanguinité – et forment alors des groupes de mâles ou vivent en solitaire, ne recherchant la présence de femelles d’autres groupes que pour se reproduire.
L’expérimentation menée dans la réserve nationale protégée de Nam Pouy dans le nord-ouest du Laos depuis mars 2019 est un succès. 4 éléphants (3 femelles adultes et un mâle juvénile) ont été relâchés et des colliers GPS ont été accrochés à leurs cous en mars 2022. Ce dispositif permet de suivre l’évolution du groupe à distance et de créer des barrières virtuelles qui donnent l’alerte lorsque les éléphants les franchissent. Cela est particulièrement utile pour éviter que les éléphants ne parviennent aux zones habitées ou cultivées où ils pourraient causer des dégâts.